Protection de l’environnement. La volonté politique au cœur du débat.
Article paru dans le Télégramme

Le documentaire de Guillaume Bodin, Zéro Phyto-100 % Bio, projeté lundi dans le cadre du Forum Social Local à Theix-Noyalo a livré force témoignages d’élus de communes « vertueuses » ayant entrepris avec succès de changer les pratiques, en matière de protection de l’environnement. Des communes de taille modeste, à l’image de Langouët, Barjac ou Mouans-Sartoux, mais pas seulement : Grande Synthe (Nord), Versailles (Yvelines) et deux arrondissements parisiens sont également cités.

Grande Synthe (24,000 ha) a développé des jardins partagés interdisant les pesticides et des ateliers de cuisine liés. À Versailles, les élus mettent en avant la santé publique, enjeu majeur. Des chiffres et constats édifiants. 2 013 pesticides ont été dépistés dans 59 nappes phréatiques : le coût de la dépollution est estimé à 54 milliards d’euros. Un siècle d’agriculture chimique a fabriqué des générations cobayes. Le non-agricole, c’est seulement 10 % des surfaces, les collectivités doivent montrer la voie.

En Bretagne, le réseau Bruded met en relation les communes qui ont fait et celles qui peuvent le faire : Langouët a une cantine approvisionnée 100 % bio depuis treize ans, sans surcoût (2,50 €repas). Barjac a mis en œuvre une réflexion globale : « l’alimentation est notre médicament », dit le maire. Mouans-Sartoux est passé au 100 % bio (1,86 €/repas), tout en réduisant le gaspillage alimentaire à 37 g. La loi (20 % bio en restauration scolaire à l’horizon 2022) a été votée en octobre 2018.

Un débat animé

fsl1Marine Jobert a souligné les dommages causés par les perturbateurs endocriniens « même en dose infinitésimale ». « La CPAM reconnaît les maladies professionnelles causées par les pesticides, » a indiqué Annick Le Mentec. 254 pesticides ont été dépistés dans le prélèvement Eaux et rivières, effectuées à Campbon. Que peut-on faire ? L’eau du robinet n’est pas potable, elle est toxique, il faut le dire, » a observé Daniel.

Franck Gaillard, adjoint au maire en charge des affaires scolaires et de la jeunesse, a été interpellé, sur le restaurant scolaire. « On sert 1 600 repas par jour, ce n’est pas comparable. On projette d’approvisionner 20 % bio- 50 % local, dans deux ans. On travaille sur le gaspillage (120 g en moyenne) ; ce qui pose problème ce sont les légumes et la main-d’œuvre. On travaille avec le GAB56. »

Patrick Guillerme, agriculteur bio depuis 25 ans a souligné : « Il faut se donner du temps, on réfléchit sur une plateforme d’approvisionnement fruits et légumes ». Marine Jobert a conclu. « Le désir de manger sainement existe ; on envisage pour l’avenir une agriculture moderne, rémunératrice et responsable ».