La salle de la Landière était archi-comble, ce mercredi 20 avril, pour accueillir les quelque 200 personnes venues participer à notre soirée-débat consacrée aux compteurs Linky : des élus, des citoyens, des curieux venus des quatre coins du Morbihan, et même au-delà... Signe que le sujet intéresse, inquiète, interpelle.

 Afin d'entendre d'autres arguments que ceux d'ERDF, nous avions invité l'association Stop Linky Sud Morbihan à nous apporter son éclairage sur le déploiement de ce nouveau compteur communicant, prévu sur Theix-Noyalo pour le 1er semestre 2017. Elle a proposé à Marc CENDRIER, fondateur de Robin des toits (association luttant pour la sécurité sanitaire dans les technologies sans fil), de nous apporter son témoignage et son regard sur ces évolutions technologiques.

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< Le débat était animé par Catherine, de Stop Linky Sud Morbihan, et Marc Cendrier, de Robin des Toits

Après quelques informations générales sur l'importance de la dimension électromagnétique dans les équilibres environnementaux, mais aussi pour la santé humaine, Marc CENDRIER a développé plusieurs arguments en défaveur de ces nouveaux compteurs, et en particulier :

  • l'utilisation, au niveau des compteurs, de courants porteurs en ligne ("CPL" de leur petit nom), sous la forme d'émissions pulsées réparties tout au long de la journée, et à des fréquences nettement supérieures à celles utilisées par les applications usuelles, et pouvant avoir des effets très négatifs sur le fonctionnement de nos appareils domotiques et surtout de la santé humaine, dont les personnes électrosensibles (dont le nombre ne cesse de croître) seraient les premières victimes ;
  • le recours, pour la transmission d'information depuis les concentrateurs (regroupant les informations de plusieurs logements), à des émissions de type téléphonie mobile, dont l'innocuité pour la santé est également loin d'être avérée;
  • le risque de divulgation à des tiers des données collectées sur nos modes de vie, nos habitudes, via les statistiques de fonctionnement de nos appareils électriques.

 

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   Les très nombreuses questions de la salle ont permis d'approfondir ces questions et de soulever d'autres questionnements, par exemple :

  • comment ERDF va-t-il amortir cet investissement (5 à 7 milliards d'euros)? en supprimant des emplois d'agents de terrain, les interventions sur les compteurs pouvant désormais se faire à distance ? en revendant à des tiers des informations sur nos modes de consommation?
  • quelles conséquences sur nos factures d'électricité : hausse de l'abonnement , du fait de la moindre tolérance aux dépassements de puissance ? ou du tarif de l'énergie consommée? fin de la péréquation tarifaire (qui fait que l'on paie le même tarif que l'on habite près d'une centrale nucléaire... ou tout au bout du réseau)? multiplication des offres gadgets rendant impossible toute analyse comparative des offres des fournisseurs ?
  • comment ces compteurs pourraient-ils aider les ménages à économiser de l'énergie (alors qu'ils n'auront pas accès en direct à leur consommation), aider les gestionnaires du réseau à ne pas surdimensionner les centrales de production (est-il besoin pour cela d'aller jusqu'aux compteurs individuels?), aider au développement des énergies renouvelables (alors que l'Allemagne qui est bien plus vertueuse que la France sur ce plan-là a mis le holà au déploiement de ces compteurs ?)

 Et bien d'autres questions encore...

 Aux personnes qui posaient la question des moyens d'action possible pour résister à ce rouleau compresseur et conserver, a minima, la liberté de choix d'adopter ou non ce nouveau dispositif, il a été conseillé d'agir à la fois de façon individuelle (via des courriers types à ERDF, disponibles sur demande par mail auprès de Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.), et de façon collective, en demandant aux élus communaux (les communes étant propriétaires des compteurs, jusqu'à preuve du contraire même en l'existence d'un syndicat départemental comme dans le Morbihan) de se positionner via une délibération, comme l'ont déjà fait à ce jour 106 communes de France (dont Groix, Le Palais et Silfiac dans le Morbihan - cf. la liste des communes et leurs délibérations sur le site "refus linky gazpar").

 Malheureusement, il aurait fallu beaucoup plus de temps pour répondre à toutes les questions qui brûlaient les lèvres de l'assistance.

 Il sera sans doute utile, afin de rebondir sur ce premier événement d'information, d'organiser d'autres rencontres, de faire appel à d'autres expertises, pour compléter l'analyse. Notamment, les personnes d'ERDF contactées par Stop Linky Sud Morbihan ayant décliné l'invitation à participer à ce débat, il serait fort intéressant d'avoir également leur éclairage, leurs réponses aux questions posées, par exemple après la publication des résultats de l'étude en cours de l'ANSES sur les effets des CPL (attendus d'ici juillet).

 A SUIVRE DONC ....