Depuis plusieurs années, nous avons suivi le projet de Brestivan. Les difficultés rencontrées aujourd’hui étaient prévisibles.
Inquiets de voir tomber le quartier dans l'escarcelle de promoteurs privés, sans que la municipalité leur impose un grand niveau d'exigence de qualité (urbaine, sociale,
environnementale...) ; nous avons fait partie des associations et citoyens qui se sont démenés afin de mettre de gros grains de sable dans les chenilles du bulldozer des
logiques financières.
Le travail associatif a conduit la mairie, coincée par la faiblesse de son projet, à l’ouvrir à une participation citoyenne.

Cette dynamique a valu aux élus theix-noyalais d'apparaître comme des pionniers des avancées sociales et environnementales.
Pourtant les avancées obtenues, n‘ont malheureusement été envisagées que sur les 3ha de la partie « alternative et innovante », soit 10% de l’ensemble.
Au-delà des effets d'affichage, au fil des mois, les citoyens impliqués se sont sen
tis dupés par les reculades successives et faux-semblant de l'attelage mairie-promoteur,
au point d'avoir l'impression d'avoir été utilisés comme alibi pour 37 hectares d'urbanisation à la sauce "pur promoteur".

Quand on connaît son faible niveau d'exigence, le label Ecoquartier apparaît d'ailleurs comme un petit coup de peinture verte qui s'écaille bien vite.
Projet insuffisant sur le plan environnemental donc, mais aussi sur le plan
social.
Dans cette 1ère couronne de l'agglomération vannetaise où il devient très compliqué de se loger pour les ménages les plus modestes, répondre aux quotas obligatoires de
logements sociaux ne saurait suffire...
Les différents recours dont celui des Amis des chemins de ronde viennent semble-t-il dévoiler au grand jour l'absence de
feuille de route volontariste, que les élus auraient dû imposer aux promoteurs et architectes.
C'est donc dans cette ambiance d'espoirs déçus qu'est tombée l'annonce du gel de ce projet de nouveau quartier.
L’avenir qui sera donné à ce secteur n'est pas certain. Quelle que soit l’issue juridique des procédures en cours, il est indispensable de repenser la densification des villes, en termes de vivre ensemble et d’intégration écologique en sortant des sentiers battus par les promoteurs.
Les projets audacieux et novateurs, le secteur alternatif et innovant, l’habitat mobile, la cimenterie, débarrassés de la pression de l’aménageur privé, peuvent être pérennisés

dans un autre cadre que celui de la ZAC.
Afin de mieux réfléchir en amont, la méthodologie de travail doit être réellement ouverte aux participations citoyennes et associatives, afin d’intégrer la diversité des attentes et des enjeux et d’éviter les recours juridiques. La prochaine municipalité devra être à la hauteur des enjeux d’aujourd’hui.